-La passion de l'Art-
Thierry Savatier
Conférences :
Thierry Savatier donne régulièrement des conférences, en France comme à l’étranger, qui s’adressent aux associations culturelles, aux collectivités territoriales, aux entreprises, aux musées, aux étudiants des universités ou à des groupes de particuliers désireux d’acquérir de nouvelles connaissances. Ces conférences, fondées sur des projections multimédias, sont disponibles en français ou en anglais. Leur contenu est conçu en fonction de l’auditoire concerné (professionnels, amateurs d’art, novices) dans un souci de rendre l’art accessible à chacun. A la fin de chaque présentation, un débat avec le public est proposé.
Les thèmes de ces conférences figurent ci-dessous, mais d’autres sujets ou angles d’approche peuvent être réalisés à la demande. N'hésitez pas à nous contacter.
Quelques références de conférences :
Réunion des musées nationaux, Galeries nationales du Grand Palais (Paris)
Fondation Beyeler/Alliance Française (Bâle, Suisse)
Musée Gustave Courbet (Ornans)
Université de Bretagne (Rennes)
Université Jules Verne (Amiens)
Université Saint-Joseph (Beyrouth, Liban)
Ecole normale supérieure (Paris)
New York University
La Ferme de Flagey (Flagey)
Librairie Les Saisons (La Rochelle)
Librairie du Rivage (Royan)
Musée Henri Barré/journées du patrimoine (Thouars)
Université citoyenne (Thouars)
Société d’Histoire, d’Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais (Thouars)
Galerie La Ralentie (Paris)
Musée d'Orsay (Paris)
Thèmes de conférences :
Vidéo © Galerie La Ralentie, Paris
Vidéo © Natacha Mercier
01
L'Origine du monde, histoire d'un tableau de Gustave Courbet
Cette conférence, qui prend en compte les dernières découvertes de la recherche, retrace le parcours cahotique de la toile la plus célèbre de Gustave Courbet, de sa création en 1866 à nos jours. Dissimulation, non-dit, disparitions, vol, désinformation sont au centre de l'itinéraire clandestin de ce tableau à travers l'Europe, devant lequel, durant un siècle et demi, se croiseront peintres, marchands, collectionneurs, pilleurs de patrimoine, écrivains, acteurs, personnalités politiques.
02
Gustave Courbet, une révolution érotique
Gustave Courbet fut sans doute le premier artiste réellement transgressif du XIXe siècle. Son opposition aux conventions de l'art académique fut à la fois esthétique, formelle et thématique. Sa manière de traiter le nu féminin, réaliste et sans concession à un "beau idéalisé", son insistance à multiplier les références saphiques, à semer des indices cryptés dans ses toiles, prouvent son audace, qui le pose comme le précurseur de la modernité. Courbet n'était pas, comme avait tenté de le faire croire le philosophe anarchisant Pierre-Joseph Proudhon, un artiste moralisateur. L'érotisme qu'il introduisait dans ses oeuvres, examinées au cours de la conférence, traduisait au contraire une sensualité puissante, où son amour de la nature, de la fécondité, de la liberté sexuelle apparaît - démarche qui allait influencer plusieurs générations d'artistes.
03
Gustave Courbet et la censure
De son vivant, Gustave Courbet créa la polémique, à partir de tableaux-manifestes. Au XXIe siècle, on aurait pu penser que ses oeuvres ne déchaîneraient plus la colère des pudibonds. Cependant, depuis 1994, on voit se multiplier les tentatives de censure, notamment dirigées contre L'Origine du monde, tableau jugé "pornographique" par des organisations puritaines marginales, mais agissantes. Sur les réseaux sociaux, dans les expositions, sur la couverture des livres, des artistes qui reproduisent la célèbre toile ou s'en inspirent subissent nombre de pressions, d'interdictions, voire de procès. Cette conférence dresse un historique de la censure de L'Origine du monde, de 1866 à 2014, aborde les raisons pour lesquelles le tableau choque encore une partie du public et met en perspective les enjeux de la liberté de création.
04
Le vin dans l'art
Phénomène culturel lié à la convivialité, au plaisir, mais aussi à la spiritualité et à l'ivresse, le vin occupe une place privilégiée dans l'art du bassin méditerranéen jusqu'à une époque récente. Cette question est ici abordée à travers la peinture, la sculpture, des objets archéologiques et des oeuvres littéraires qui couvrent une période s'étendant des vignerons égyptiens aux "Princes de la cuite" célébrés par Antoine Blondin dans son roman Un Singe en hiver.
05
1914, fin du XIXe siècle
Selon le temps chronologique, le XIXe siècle s'acheva le 31 décembre 1900. Cependant, une autre approche, purement historique, montre que ce siècle se prolongea jusqu'en 1914, comme le démontra en son temps l'historien René Rémond. L'examen, au cours de la conférence, des évolutions géopolitiques, techniques et surtout artistiques (peinture, sculpture, musique, littérature) montre que l'année où éclata la Grande guerre marqua définitivement l'avènement du XXe siècle. Voir la vidéo de présentation ci-dessous :
06
Le Grand dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas
Cet ouvrage peu connu, qui fut le dernier de l’auteur des Trois mousquetaires, était aussi celui qu’il considérait comme son chef-d’œuvre, le couronnement de sa carrière. Ecrit dans un style aussi vif et truculent que ses romans, le volume constitue un état de l’art culinaire de l’époque – qui est à l’origine de la cuisine servie sur nos tables actuelles. Mais figurent aussi dans ses pages nombre d’anecdotes historiques et autobiographiques, souvent non dénuées d’humour, qui en font un document littéraire aussi distrayant que passionnant. Cette conférence évoque l'histoire du Grand dictionnaire de cuisine et le replace dans le contexte plus large d'une littérature culinaire qui remonte à l'Antiquité romaine.
07
Dîner à la table d'Alexandre Dumas
"Dîner à la table d’Alexandre Dumas" est un concept proposé aux structures culturelles (collectivités territoriales, associations, clubs) ainsi qu’aux entreprises désireuses d’organiser un événement original à l’occasion d’un colloque, d’un stage, d’une réunion de collaborateurs, de distributeurs ou de clients.
Ce concept inclut :
- Une conférence "Le Grand dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas" (voir ci-dessus) d’une durée d’une heure environ sur la base d’une présentation multimédias (nécessitant donc une salle équipée d’un vidéoprojecteur et d’un écran), dont le contenu est abordable par tous les publics.
- Un échange avec le public à la fin de la conférence.
- La mise au point d’un dîner dont tous les plats seront à choisir parmi les recettes réunies dans le Dictionnaire de cuisine d’Alexandre Dumas.
Le nombre de participants est laissé à la discrétion de la structure d’accueil. La composition du menu est élaborée (comme le choix des vins) en commun entre la structure d’accueil, le conférencier et le chef de cuisine de l’établissement où ce dîner est organisé, en fonction du budget alloué par couvert. Ce menu peut prendre une forme contemporaine (entrée, plat, dessert) ou s’inspirer des repas du XIXe siècle, qui comportaient plusieurs entrées et de nombreux plats.
La structure d’accueil choisit le restaurant qu’elle désire et la langue dans laquelle la conférence sera donnée : français ou anglais.
08
Le livre numérique, quelles perspectives ?
Le livre numérique s’inscrit dans une lignée de supports de l’écrit dont le premier fut la tablette d’argile. Encore méconnu, objet de craintes, de fantasmes, ce nouveau médium culturel se présente sous différentes formes. L’objet de cette conférence est d’en présenter les enjeux, au sein d’une société de plus en plus hyperconnectée, d’analyser son statut, fonctionnel et écologique par rapport au livre papier, de connaître le profil de ses lecteurs, mais aussi d’évaluer ses évolutions possibles et d’esquisser le modèle économique encore embryonnaire auquel les éditeurs, les libraires et les consommateurs se trouvent aujourd’hui confrontés.
09
Le "non-dit" dans le cinéma de Nadine Labaki
Dans les cultures où une pression sociale forte s’exerce sur chaque citoyen, où la censure sévit, moins comme une volonté de préserver des valeurs que comme un miroir des peurs, l’écrivain et le cinéaste utiliseront une méthode de contournement, celle du "non-dit" en tant que message chargé de sens, mais non explicitement formulé. Il faut beaucoup d’habileté, d’imagination et un réel talent, pour mettre le non-dit au service du message que l’on veut délivrer. Et cette habileté, ce talent, la jeune réalisatrice libanaise Nadine Labaki a su en faire preuve de manière assez saisissante dans ses deux long métrages, Caramel et Et maintenant on va où ? A travers l’examen de ces deux films et la projection de plusieurs courtes séquences, cette conférence montre les techniques employées par la réalisatrice pour aborder les sujets parmi les plus tabou de la société libanaise : le statut de la femme et les conflits religieux intercommunautaires.
10
ORLAN et L'Origine de la guerre
L’Origine de la guerre, œuvre de l’artiste contemporaine ORLAN, est-elle une simple version masculine du célèbre tableau de Gustave Courbet, L’Origine du monde ? Un examen rapide de ce montage photographique pourrait le laisser penser. Pourtant, après avoir replacé cette image provocatrice dans l’histoire de l’art, se dessinent des enjeux plus complexes où les questions de genre, de domination, mais aussi d’humour et de désacralisation occupent une position centrale. Cette conférence aborde la place symbolique - et assez inattendue - du phallus dans la représentation artistique, présente l’histoire de l’œuvre qui connut deux versions et analyse successivement les intentions exprimées par l’artiste et la réception qui lui fut réservée. Elle met aussi l’accent sur les problématiques liées au traitement du corps sexué, à la censure dont il fait l’objet. Elle établit enfin un parallèle entre deux plasticiennes contemporaines majeures - ORLAN et Louise Bourgeois - qui, de manière iconoclaste, interrogent la relation du masculin et du féminin.
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Une Source inédite de L'Atelier du peintre
Les historiens de l’art s’entendent, depuis 1977, à penser que Gustave Courbet s’inspira, pour réaliser son énigmatique toile L’Atelier du peintre (1850, Musée d’Orsay), d’une gravure d’Henri Valentin, Intérieur d’un atelier d’artiste au XIXe siècle (1849). De cette estampe, on connaissait une version à l’aquarelle, intitulée L’Atelier de Clésinger, en référence au sculpteur qui connut un succès de scandale lors du Salon de 1847 avec son marbre érotique La Femme piquée par un serpent. Mais une autre version, huile sur toile inédite, vient d’être découverte. Cette conférence présente cette œuvre surprenante, où figurent notamment Alexandre Dumas, Maxime Du Camp, Apollonie Sabatier et Gérard de Nerval. Elle met en lumière les liens qui la rattachent à L’Atelier du peintre, illustrés par 11 similitudes de composition (objets, animaux, attitudes) et quatre personnages communs aux deux tableaux.
12
Le Fragment dans l'art
Dans une œuvre d’art, chaque « détail » apporte au spectateur certaines informations susceptibles de l’aider à en comprendre la signification ; il diffère du « fragment », que l’on pourrait définir comme la représentation entièrement autonome d’une partie d’un tout (tel est le cas de L’Œil d’Odilon Redon ou de L’Origine du monde de Courbet). Contrairement au détail, le fragment prive donc le regardeur des éléments narratifs qui lui permettraient de saisir le sens de l’œuvre ; il déconcerte, oblige à un travail du regard, mais ouvre aussi les perspectives infinies de l’imagination. Le fragment n’apparaît d’ailleurs dans l’art occidental, tout comme la photographie et ses cadrages serrés avec laquelle il présente de nombreuses analogies, qu’au XIXe siècle, période où l’art se libère des contraintes académiques. Cette conférence présente les enjeux liés au fragment, à travers la présentation de toiles et de sculptures significatives des trois derniers siècles et l’examen de tableaux de l’artiste contemporain Ange Pieraggi. Voir la conférence ci-dessous :
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Gustave Courbet, peintre athée et anticlérical
Longtemps, historiens et biographes de Gustave Courbet évitèrent d’aborder l’une des convictions cependant les plus constantes de sa vie : son anticléricalisme militant doublé d’un athéisme assumé, comme s’il avait fallu occulter ce rejet de toute croyance pour préserver l’image du peintre. Or, du refus de faire sa communion solennelle à sa demande d’obsèques civiles, le parcours de Courbet se trouve ponctué d’écrits et d’œuvres qui prouvent cet engagement radical. Son athéisme n’a rien d’anecdotique car il fournit des clefs de lecture permettant de mieux interpréter certaines de ses toiles. Cette conférence s’attache à mettre en lumière ce trait particulier du peintre en se fondant sur des témoignages d’époque, la correspondance de l’artiste, des tableaux et des gravures qu’il réalisa, dont un tableau-manifeste, Le Retour de la Conférence représentant des curés ivres, qui fit scandale et fut refusé au Salon de 1863. Elle aborde également les deux pamphlets anticléricaux - restés confidentiels - qu’il publia en 1868, l’un posant déjà les bases de la « laïcité à la française », l’autre constituant, sur le mode du court roman à clef, une violente charge dirigée contre l’ancien curé de sa ville natale, présent au centre du célèbre tableau Un Enterrement à Ornans.
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Existe-t-il un "Art des aliénés" ?
La question aurait pu sembler incongrue jusqu’au XIXe siècle, dominé par une représentation figurative traduisant un beau idéal. Mais depuis l’irruption de l’art moderne et contemporain, la production plastique s’est tant affranchie des codes académiques qu’il devient de moins en moins facile de tracer une frontière entre art psychopathologique et art conventionnel. Psychiatres, historiens et critiques émettent encore sur la question des avis très partagés. A travers la confrontation d’œuvres d’artistes marginaux (le facteur Cheval, Gaston Chaissac, Chomo...), de créateurs ayant souffert de troubles mentaux (Séraphine de Senlis, Unica Zurn, André Robillard, Antonin Artaud...), d’aliénés reconnus (Aloïse Corbaz, Anton Muller, Adolf Wölfli...) et de maîtres contemporain (Emil Nolde, Paul Klee, Jean Tinguely...), cette conférence vise à apporter un éclairage sur ce sujet délicat.
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Le Poil de la Bête...
La représentation de la pilosité humaine dans l’Art occidental a toujours fait l’objet d’un tabou. Cette conférence, issue d’une communication donnée lors de la journée d’étude « L’Exhibe de Courbet au Net » (Toulouse, Université Jean Jaurès, CIAM La Fabrique), présente l’historique de ce tabou et la manière dont les artistes l’ont respecté ou détourné, de la Grèce antique à nos jours en passant par la transgression majeure initiée par Gustave Courbet. Un examen d’œuvres d’art célèbres ou peu connues permet de mettre en lumière le rôle joué par la pilosité, tour à tour marqueur de sexe, de maturité sexuelle, de genre, du pur et de l’impur, voire symbole du Mal, à travers la figure velue du Diable qui s’oppose à celle du Christ glabre. Une dernière partie est consacrée au traitement de la pilosité et de ses enjeux sociétaux dans l’art contemporain ainsi qu'aux recherches plastiques que l'artiste Natacha Mercier a menées sur ce sujet. Voir la conférence ci-dessous :
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Représentations du divin dans les religions non monothéistes
L’anthropologue Pascal Boyer l’avait noté, "Entre 100.000 et 50.000 avant notre ère, une brusque explosion de créativité symbolique révèle qu’un changement s’est produit dans l’activité mentale ; les hommes se mirent alors à croire au surnaturel et à inventer des divinités." Fondée sur ce constat, cette conférence aborde la représentation (selon les cas anthropomorphe, zoomorphe et hybride) du "divin", des Vénus préhistoriques aux principaux personnages des panthéons Dogon, Précolombien, Egyptien, Mésopotamien, Gréco-romain, Hindouiste et Bouddhiste, sans oublier quelques approches esthétiques de démons.
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"Je t'aime - Moi non plus" : relations conflictuelles de l'art et des religions monothéistes
La représentation du divin, dans les trois monothéismes, ne va pas de soi. Après un bref exposé des textes sacrés où le sujet est abordé et de leurs interprétations, cette conférence aborde les ressources que les artistes du Judaïsme et de l’Islam développèrent pour contourner les interdits. S’agissant du Christianisme, sont montrées des représentations (parfois insolites ou à la limite de l’hérésie) de Dieu, de la Trinité, du Christ, puis de Lucifer. Dans une seconde partie, sont passées en revue les relations conflictuelles qui opposèrent l’Eglise (ou, aujourd’hui, essentiellement les groupuscules intégristes) et les artistes, de l’iconoclasme calviniste aux tentatives de censure visant des œuvres plastiques ou cinématographiques.
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Sur Quatre films de Catherine Corringer
Le cinéma singulier de l’actrice et réalisatrice Catherine Corringer ne laisse pas indifférent. Cette conférence explore son univers sensible, hardi, troublant, d’une esthétique irréprochable, à travers quatre films qui interrogent à la fois l’enfance, le genre, le fétiche et la thématique sado-masochiste. Des liens sont proposés, entre des captures d’écran et des œuvres d’art médiévales dérivées de La Légende dorée de Jacques de Voragine, d’autres appartenant à l’iconographie chrétienne classique, voire à l’art contemporain, qui suggèrent que ce cinéma s’inscrit dans la continuité de l’histoire de l’Art.